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Emilie L G

Moi, Emilie et ma nouvelle Vie en Rose !

C’est en août que l’on m’a annoncé mon cancer, cancer qui s’est déclaré en 7 mois. 
Effectivement, j’ai gardé l’habitude de faire tous les 2 ans un bilan complet, habitude du fait d’avoir vécu des années à l’étranger que l’on faisait dès notre arrivée en vacances en France. 
Je n’ai donc jamais négligé les suivis médicaux en gardant cette habitude d’une part et également de par mon métier d’hôtesse de l’air. 

Mon dernier bilan gynécologique complet était donc en début d’année, et il était bon. 
De son côté, ma mère se battait contre son cancer des ovaires et m’apprend qu’elle récidive à nouveau, raison pour laquelle je redemande à ma gynéco s’il est possible de refaire un bilan complet sachant que j’étais extrêmement fatiguée, trop souvent fatiguée. 
J’avais mis ma fatigue de côté ne sachant pas trop si elle était liée à mon métier de PNC ou à un contexte familial extrêmement compliqué et ou encore le fait d’être seule avec un petit garçon à cette époque très difficile.

Au final, l’issue de ce 2e bilan à 7 mois d’intervalle fut un choc puisque j’avais déclaré un cancer du sein en 7 mois stade avancé.
Tout est allé très vite ensuite :
* 1re mastectomie avec ablation sein gauche
* chimiothérapie
* résultat test génétique attestant que je suis porteuse du gène BRCA1
* 2e mastectomie avec ablation sein droit
* ovariectomie bilatérale (car les ovaires et seins sont liés car hormonodépendants) et du fait de tâches sur mon ovaire gauche
* radiothérapie
* hormonothérapie pendant 5 ans
* reconstruction par lipofilling (greffe de graisse)
* reconstruction tétons par tatouage avec les doigts de fée d’Alexia Cassar dans son salon The Téton Tattoo Shop

Mon protocole chimio m’a épuisée, mais j’ai pu “tenir debout” grâce en parallèle à un protocole prescrit par une pharmacienne retraité à base d’apithérapie, d’homéopathie et phytothérapie offert par une de mes amies. 
Ce protocole faisait “sourire” mon oncologue, ne croyant pas aux vertus réelles, des bienfaits de toutes ces médecines naturelles et efficaces. 
J’avais besoin de me sentir vivante pour moi, pour mon fils avant tout et m’obstinais à rentrer après chaque cure de chimio en bus jusque chez moi, ce qui était assez stupide de ma part avec le recul.

J’emmenais mon fils tous les matins à l’école et me dépêchais de rentrer et m’écroulais de fatigue et de maux. 
Je n’arrivais pas à m’alimenter comme il faut, car seule, je n’avais pas le courage de cuisiner et je n’avais pas goût ou plutôt le goût de fer dans ma bouche m’empêchait de m’alimenter comme il faut. 
Je mangeais essentiellement des coquillettes au beurre salé et du kiri. 
Je me faisais livrer les courses pour mon fils, car je n’avais pas de voiture.
Malheureusement, pour la radiothérapie, ensuite, je n’ai pas trouvé de coupeur de feu et ai souffert de brûlures.
J’ai également souffert et beaucoup pleuré pour être honnête pendant mes séances de kiné pour retrouver la mobilité de mon bras gauche, et à ce jour, je dirais avoir récupéré à 97 % ma mobilité.

Avant d’opter pour la reconstruction par lipofilling, j’avais comme beaucoup de femmes mit des prothèses, mais je ne les supportais absolument pas psychologiquement, un réel rejet de ces corps étrangers. 
De plus, la radiothérapie ayant été faite après avait brûlé ma peau et la prothèse. 
Après longue réflexion, j’opte pour enlever définitivement la prothèse et entame une longue et douloureuse reconstruction par lipofilling. 
Cette méthode me correspondait par son aspect naturel, le principe étant la greffe de graisse. 
J’ai eu au total 7 opérations pour cette reconstruction avec entre 2 opérations, 2 ou 3 voire 4 mois d’intervalles le temps que la greffe prenne. 
J’ai douté au début, car ni à gauche, ni à droite, je ne voyais vraiment au départ pas de résultats probants. La radiothérapie ayant fait pas mal de dégât cutané (je n’avais pas trouvé de coupeur de feu.), ce sera qu’à partir de la 4e injection que je commence enfin à voir mes seins prendre forme à nouveau. 
Le résultat final après la 7e et dernière injection est juste incroyable.

J’ai à nouveau des seins en forme de dôme uniquement, car plus de tétons ni de mamelons. Le chirurgien me propose de me greffer de ma peau la plus fine prise proche des lèvres pour me faire des mamelons et des tétons, mais en m’informant qu’il me faudrait les tatouer par la suite si je voulais les voir.
Faute de moyens financiers (seule, je suis effectivement tombée très vite en précarité.) 
Je n’ai pas pu faire les tatouages, et suis restée ainsi plusieurs mois. 
Entre-temps, j’ai pu reprendre mes vols en mi-temps thérapeutique.

Un jour où je sortais d’un rendez-vous médical du travail, je croise Jean-Claude Chau de l’association des Hôtesses de l’air contre le Cancer qui me demande comment je vais et où j’en suis.
Je lui explique que j’en ai presque fini, mais qu’il me manquait “le bouquet final” à savoir donc le tatouage de mes tétons, mais que financièrement, je me devais d’attendre. 
La générosité de l’association m’a permis de rencontrer Alexia Cassar et ses doigts de fée qui a juste finalisé et rendu possible la renaissance de mes tétés.
La reconstruction de lipofilling pourrait faire reculer, voir démotiver certaines, j’ai donc voulu laisser les clichés de l’évolution de mes tétés à l’Association afin que si besoin ces clichés puissent donner de l’espoir à d’autres femmes.

J’ai eu beaucoup de mal à écrire mon histoire qui est derrière moi, car ça y est cela fait 5 ans !  
Je ne suis plus en mi-temps thérapeutique, je re vole normalement, et suis et serais toujours heureuse si je peux aider et soutenir d’autres amazones.

Ce récit me fait retourner en arrière, me rappelant le décès de ma petite mère pendant mon traitement, qui était elle-même malade d’un cancer des ovaires, mais après 7 protocoles cette satanée maladie l’a emporté alors qu’elle n’avait que 69 ans. 
Pour être franche, c’est par moments en pleurs que j’écris ce récit, mon histoire qui touche tant de personnes, mais ce sont des larmes d’émotions, et de réaliser la chance que j’ai d’être là, la chance d’avoir eu un chirurgien plastique d’une empathie exceptionnelle, la chance d’avoir rencontré Jean-Claude Chau de l’Association HCC entouré d’une équipe de choc que j’ai pu croiser ensuite par hasard avant de partir en vol ou en retour de vol.

En dehors de mon entourage proche, que ce soit la famille ou les amis, 3 personnes extérieures à mon entourage resteront toujours dans mon cœur, le Dc Chaouat, Jean-Claude Chau et Alexia Cassar.