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Courir pour elles : le sport contre le cancer

Le système cardio-vasculaire et le cancer sont les maladies les plus mortelles en France avec chacune 25 à 30 % des 600 000 décès recensés chaque année.

Chez la femme, le sein arrive en tête et il est responsable de 35% des cancers et de 12% des décès. On estime qu’une femme sur huit sera touchée par le cancer du sein.

Les armes contre le cancer sont bien connues, la chimiothérapie, la radiothérapie, et la chirurgie. Maintenant on parle beaucoup d’une quatrième arme, qui s’appelle le sport et qui s’affirme de plus en plus dans la lutte contre cette terrible maladie.

*Sport et cancer du sein

L’excès de poids (obésité) est un facteur cancérigène reconnu. En effet, l’obésité est associée à un excès de graisse, notamment intra-abdominale, qui entraîne une augmentation de la sécrétion des œstrogènes. Cette hormone favorise la multiplication des cellules mammaires, ce qui peut dériver vers le cancer du sein si cette multiplication devient anarchique.

De même, l’obésité conduit au diabète gras, avec une augmentation de l’insuline (hormone du pancréas qui régule le taux de sure dans le sang) qui a aussi une action cancérigène.

Cet excès de poids est aussi relié à l’alimentation et cet aspect pourrait aussi être développé.

En pratique, on a observé qu’une activité physique et sportive de cinq heures par semaine réduisait de 40% le risque de développer un cancer du sein. Pourquoi ?

*Avant, pendant, après le cancer

L’activité sportive et l’exercice physique (APS soit Activité Physique et Sport) agissent sur les trois séquences temporelles du cancer, à savoir :

  • Avant

Une attitude sédentaire conduit à :

-une prise de poids,

-une fonte musculaire et un enraidissement des articulations,

-une dépression latente (on se laisse aller).

Il est conseillé d’effectuer trente minutes d’APS par jour à un niveau suffisant (4 à 6 MET), au moins quatre à cinq fois par semaine. Un MET correspond au métabolisme de base, soit l’énergie minimale requise pour maintenir la vie. Ceci correspond à 1800 kcal (kilocalorie) par jour pour une personne de 75 kg (1 kcal par heure et par kilo).

La course à pied requiert 7 MET, le vélo 5 MET (16 km/h sur terrain plat) et la marche rapide 3 MET (5 km/h).

  • Pendant (le traitement)

Les traitements anti-cancéreux sont très agressifs pour l’organisme. L’APS permet de les supporter avec :

-lutte contre la fatigue qui diminue le patient,

-stimulation de l’appétit,

-aide pour mieux dormir,

-garder le moral et l’estime de soi, ce qui limite la dépression (qui, de plus, engendre la fatigue),

-accepter son corps et les contraintes qui vont avec.

Il est bien clair que l’APS doit être adaptée à l’état du patient.

  • Après

L’APS prévient les rechutes (au moins 50% d’entre elles) et elle aide la patient à redevenir lui-même, autant physiquement que socialement.

Le patient retrouve sa mobilité et ses forces et il maintient son poids. Le sport en groupe maintient la convivialité et la motivation. Courir en famille ou avec des amis est un outil de cohésion.

Bases scientifiques de l’action anticancéreuse du sport

L’influence anti-cancer de l’APS a été étudiée et plusieurs mécanismes ont été mis en évidence ; nous en avons déjà évoqués certains :

-Limitation du surpoids, de l’obésité et du diabète associé,

-Augmentation du mental et de l’optimisme ; « ne pas se laisser aller »,

-Réduction des hormones cancérigènes, les œstrogènes et l’insuline qui sont dangereuses lorsque leur taux est trop élevé,

 -Diminution de l’inflammation qui induit une surproduction cellulaire, donc avec un risque potentiel de « dérapage » (les maladies inflammatoires sont des états précancéreux),

-favoriser la digestion grâce aux mouvements de l’organisme qui se transmettent à l’intestin ; on élimine plus vite les déchets qui sont toxiques et qui agressent les cellules autour en fonction du temps de contact.

-Renforcement de l’immunité

 *en « muselant » les radicaux libres qui sont des éléments agressifs conduisant au vieillissement et qui perturbent les cellules,

*en freinant les mauvaises cytokines (ce sont des messages qui poussent l’organisme à multiplier ses cellules),

*en augmentant les lymphocytes (cellules de défense de l’organisme) et en les informant sur la présence de cellules dangereuses qu’ils devront éliminer,

-Réduction du stress ; le stress est un facteur qui excite les multiplications cellulaires ; le sport renforce la confiance en soi et il rétablit le calme.

Conclusion

Le sport (et l’APS) font maintenant pleinement partie des outils de lutte contre le cancer et toute action allant dans ce sens est à favoriser.

Alors, n’hésitons plus ; l’APS peut être pratiquée à tout âge et de partout ; la marche rapide représentant sa forme minimale.

La sédentarité est vraiment notre plus grand ennemi.

                                 Docteur M S (Médecin du Sport).