Scroll to top

Olivier L G

Bonjour à toutes et tous 

Je vais vous faire partager bien humblement notre histoire…

Je m’appelle Olivier et travaille au passage (personnel sol à l’aéroport) depuis 21 ans. 
Je cours depuis des années pour beaucoup de causes plus belles et importantes les unes que les autres pour moi. 
Et il y a trois ans … L’une s‘est imposée à moi plus que les autres. 
En 2018, ma maman m’annonçait son cancer. 
Ce mot cessait d’être un mot… Un sujet de journal télévisé… “Le cancer”, juste entendre ce mot est un bouleversement et une immense claque … 
Pour la personne touchée et pour tous ses proches, ma maman me l’a annoncé un jour en me demandant de venir chez elle. 

Whaou, je me souviens du visage de mon papa, des larmes de ma maman, de moi qui pleure sur le chemin du retour.

De maman qui ne pense qu’à me rassurer me dire qu’elle va se battre pour moi, ma fille et papa.

J’ai commencé à courir avec un drapeau ” une flamme ” #DESKMSPOURBATTRELECANCER et elle a commencé à alterner les chimiothérapies et les moments entre ces protocoles.
Mon papa gérait tous ses plannings, surveillait son poids, les médicaments… Les divers rendez-vous … La Clinique Hartmann, les prises de sang… Les moments de haut et de bas… Elle perdait du poids et il y avait cette fatigue extrême entre les séances.

Après, il y a eu les rayons, le cyberknife La fatigue encore plus grande … Les douleurs … Les brûlures sur le corps, les pieds, les mains…
Les cheveux qui tombaient… Et papa qui devait voir cette douleur à chaque instant. 

Elle a fait tellement de protocoles différents pour essayer de vaincre la progression de la maladie. 
Les cheveux repoussaient…

 Mon papa parti dans mes bras d’une crise cardiaque en 2020, j’ai alors pris son relais et côtoyé cette maladie à mon tour au jour le jour.
Pour maman, c’était vivre l’absence de son amour d’une vie… Et combattre comme une lionne.
Nous avons commencé ensemble.

Moi, j’arrêtais presque toute course… Je n’avais plus la tête, ni le temps ni les jambes. 

Maman, c’était un, deux, même trois rendez-vous par jour, Hartmann, l’hôpital britannique, américain… Les rendez-vous… Les neurologues aussi… Les médecins contre la douleur… Les opérations… 
À nouveau les profils encore plus forts à chaque fois…

Et maman qui essaye de me cacher sa douleur, ses douleurs… 
On perd à nouveau les cheveux, plus de forces encore…
C’est si dur de voir ceux que l’on aime partir un peu plus chaque jour.
Fin mars 2021, j’ai eu la Covid et donc pas pu voir maman pendant 10 jours. 
Le 8ème jour, je ne comprenais pas tout et n’etait pas alarmé.
Le 11ème, j’étais avec elle… Whaouuu le changement… Plus aucun cheveu… Elle ne peut plus se lever… 
Tiens difficilement debout seule.
Et surtout elle ne peut presque plus parler.

Mais elle insiste pour faire sa chimiothérapie le lendemain. 
J’appelle sa sœur qui arrive en urgence de saint Étienne. Le lendemain évidemment pas de chimiothérapie… Elle dort dès que l’on lui parle plus de 5 minutes, on la garde et elle est hospitalisée.
Tous les jours, être près d’elle… La regarder partir plus encore. 
Rentrer chaque jour en me disant demain elle ne sera plus là. 
Après 17 jours, la décision est prise de l’envoyer en maison de soins palliatifs. Elle ne peut plus rentrer chez elle… Jamais. 

Elle me parlera pour la dernière fois pendant 40 minutes en voyant ma compagne arriver. 
Évidement quelqu’un qui travaille dans le médical et que maman a tout fait pour me faire la rencontrer tant elle l’adorait avec papa depuis déjà 2 ans 1/2. 

Elle est donc en maison de soins palliatifs. Elle ne peut plus parler… Elle ne peut plus manger ni boire. 
C’est regarder la mort… Elle part. 
C’est s’effondrer chaque jour plus. Ne pas le montrer… 
S’en vouloir, car on souhaite qu’elle parte… Mais après être terrifié de ne plus l’avoir…

Le 4 mai noir de ses 72 ans, je suis arrivé dans la chambre et j’ai su de suite qu’elle était partie.

J’ai vérifié le pouls, mais oui elle était partie. Le médecin est venu confirmer.
Elle n’était plus là… Plus jamais pour me dire : je t’aime… Plus jamais de bisous.
Au revoir maman…

Merci pour ma merveilleuse vie de fils.
Je t’aime.